«SUR LES AILES DU VENT»
«Super pennas ventorum», devise de la Ville des Pennes-Mirabeau
Le titre le plus ancien faisant état des Pennes date de 1022.
La seigneurerie vit passer en 1310 Bertrand de Guitto, seigneur de Duras. Puis, en 1348, la reine Jeanne la confia à son mari, Louis de Tarente. Durant 20 ans, elle sera inféodée par Guillaume-Roger de Beaufort, seigneur des Baux.
Louis 1er d’Anjou, comte de Provence, prit sa succession en 1378, puis ce fut sa veuve, Marie de Blois en 1384 et son fils Louis II, en 1404.
Dans la première moitié du XVe siècle, ce fut au tour du bon roi René 1er d’Anjou de régner. Il fera place à sa mort, à Charles III du Maine. En 1481, Louis XI héritera de la Provence et la seigneurerie des Pennes passera à la maison de Luxembourg. 1552 vit arriver Charles de Vento.
En 1678, Louis XIV érigera la terre en Marquisat et les Vento seront Marquis des Pennes et régneront durant deux siècles.
La Provence et notre commune connaîtront en 1709 la famine due à un terrible hiver. De nombreuses familles se réfugieront à Marseille. En 1720, la peste introduite par le «Grand Saint-Antoine», navire arrivant des Seychelles, s’abat sur cette ville, anéantissant la moitié de la population et faisant entre 1720 et 1721 des ravages sur les Pennes et Septèmes.
Le marquis Louis Nicolas de Vento décidera en 1762 d’amener jusqu’au village les eaux de la source du Vallon de la Marthe, place du 4 Septembre (aujourd’hui place Léon Depeyres).
1- LA FONTAINE DES QUATRE CANONS
Auparavant place du 4 septembre, elle porte une inscription en latin qui peut se traduire ainsi : «Pour les besoins de la commune, l’année du seigneur 1762, le seigneur Louis-Nicolas de Vento marquis des Pennes, Chevalier de l’Ordre de St-Louis, dévoué à son pays natal et à l’ordre des nobles, fit éclater la pierre et les eaux jaillirent».
Ces 4 canons n’ont rien de belliqueux puisqu’il s’agit des tuyaux qui amènent l’eau aux 4 robinets. Une eau qui vient de la source Marthe qui coule un peu plus haut dans le vallon, acheminée par un tunnel extrêmement bien construit pour l’époque. À côté de la fontaine, un ancien lavoir permettait aux habitantes du village de laver leur linge.
En 1922 Léon Depeyres fit don à la commune à la fois de la source Marthe et de la fontaine. Il était désormais envisageable de pouvoir acheminer l’eau à toutes les maisons par des canalisations. Les travaux prirent 10 ans. Et dès 1932, tous les Pennois avaient enfin l’eau à la pile (mot désignant «un évier» en Provence).
2- L’ÉGLISE SAINT-BLAISE
C’est Pons II, évèque de Marseille, qui l’a consacrée vers 1070 déjà sous le vocable de «Saint-Blaise». Plus tard, elle portera aussi le nom de «Notre Dame de Beauvezet», en raison de la belle vue dont on jouissait depuis l’église.
La première pierre de l’actuelle église a été posée le 13 juin 1869. Les travaux ont été interrompus par la guerre de 1870. Sa construction n’a été terminée qu’à la fin de 1871, date à laquelle elle a été consacrée sous le vocable de «Saint-Blaise».
Les architectes se sont inspirés des monuments grecs ou romains. C’est ce qui explique sans doute que le portail d’entrée soit encadré de colonnes à chapiteaux corinthiens d’inspiration antique, tout comme les fenêtres en triplet qui le surmontent. Les murs extérieurs sont flanqués dans leur partie supérieure de contreforts en faible saillie, tandis que la corniche du toit s’appuie sur une rangée de modillons très simples.
L’édifice actuel a été élevé sur l’emplacement d’une construction très ancienne qui elle même avait succédé à un temple païen.
3- ANCIEN PASSAGE DE L’OCTROI
4- LA PLACE SAINT-JOSEPH
Laissant sur votre droite la rue du Souvenir, étroit défilé comme écrasé par le rocher qui le surplombe, vous descendez la rue Diderot et atteignez la place Saint-Joseph.
À l’angle de la rue Montesquieu, dans une petite niche restaurée au siècle dernier, une statue de Saint-Joseph, datée de 1702, témoigne de la ferveur populaire de l’époque. Quelques marches d’escalier et vous voila au pied du rocher, couronné de maisons bâties à même la pierre et piquées, çà et là, de figuiers de Barbarie.
Ici, vous êtes sur ce que les anciens Pennois appellent encore «le Portail». Il faut savoir qu’il y a plusieurs siècles, le village était entouré de remparts et à chaque extrémité, il était fermé par une porte fortifiée qu’on appelait «le Portail». La porte a disparu depuis longtemps, mais le nom est resté...
D’ailleurs, si vous levez les yeux, vous apercevrez au-dessus du rocher ce qui reste du Château des Barras que vous découvrirez plus tard.
5- LA LANTERNE DU SOUVENIR
Cette lanterne, qui est un ancien moulin, appartenait à Léon Depeyres qui l’a offert aux anciens combattants. Elle a été inaugurée le 30 septembre 1928.
Ces lanternes ont une origine très ancienne. La coutume voulait qu’on dispose des veilleuses sur les tombes ; les premiers chrétiens ne firent qu’imiter ce rite païen en entourant les morts de cierges, en allumant des lampes dans les tombeaux. Au IVe siècle, l’église jugeant que cet usage relevait de la superstition, l’interdit.
Plus tard, on alluma un feu au milieu des cimetières pour attirer la protection divine sur les défunts et les rappeler aux prières des vivants. Peu à peu, ce feu deviendra fanal. Pour protéger la flamme, la rendre plus visible, on l’entoure de pierres.
Ces lanternes funéraires seront toujours placées à proximité des cimetières.
6- LE MOULIN DE PALLIÈRES
Sur le territoire des Pennes-Mirabeau on trouvait une douzaine de moulins, deux hydrauliques au pied du village, les autres fonctionnant à l’énergie éolienne.
Le moulin de Pallières est situé à l’extrémité ouest du vieux village derrière la Lanterne du souvenir.
Il fut construit certainement au XVIIIe siècle sur l’emplacement d’un moulin plus ancien. Il faisait partie des nombreux moulins qui coiffaient autrefois les hauteurs du vieux village. Ils furent vendus avec le château à la municipalité le 14 juillet 1867. Les moulins, concurrencés par la proximité des premières minoteries de Marseille fonctionnant à l’énergie vapeur, ont été démembrés puis abandonnés vers les années 1880, jusqu’à disparaître... à l’exception du Moulin de Pallières, restauré par la commune en 1982 et glorifié par Maurice Ripert, poète provençal pennois, qui lui dédia quelques poèmes dont le plus célèbre «Le vieux moulin silencieux». Mais, depuis 2020, le Moulin a des ailes toutes neuves et produit de la farine sous l’œil bienveillant de son meunier professionnel.
7- LES RUINES DU CHÂTEAU DES BARRAS
À l’entrée de la rue Raspail, sur le pilier de droite, on peut voir l’emplacement d’un gond du portail ouest qui fermait le village.
Cette rue était l’ancien chemin de ronde médiéval reliant le château forteresse primitif à la porte Est du castrum.
Construite en 1399, cette maison est appelée «Château de Barras», du nom d’une grande famille de Marseille. Les Barras en furent les possédants les plus célèbres et l’occupèrent jusqu’à la Révolution. Et pourquoi «château»? En Provence il était fréquent d’appeler «château» la plus grande maison du lieu... Tout simplement !
8- LA CHAPELLE NOTRE-DAME D’AIDE
La chapelle des Pénitents gris
Le clocheton de pierre est un des éléments les plus caractéristiques du vieux village. Quelques marches conduisent à une esplanade et un bénitier de pierre est scellé dans la façade. Cette chapelle était peut-être l’oratoire du Château.
Elle fut le lieu de prière des pénitents, confrérie créée au XVIe siècle.
Il s’agissait d’hommes pieux qui se regroupaient dans des associations de laïcs pour méditer, enterrer les miséreux, visiter les prisonniers. Ils avaient un statut et se différenciaient par la couleur de leur costume (gris, bleu, blanc...).
Les jours de fête ou de deuil, ils défilaient en procession vêtus de leurs suaires (longue robe), le visage recouvert d’une cagoule, portant des bâtons et des falots, précédés de la Sainte Croix. À l’intérieur vous verrez quelques-unes des lanternes de bois en plus d’une crèche géante de la ville des Pennes-Mirabeau.
9- LE CHÂTEAU DE VENTO
Forteresse plusieurs fois détruite aux temps féodaux, reconstruite, remaniée par les seigneurs successifs, ce bâtiment a été totalement repris à la Renaissance pour devenir le Château de Vento.
Au XVe siècle, la seigneurie des Pennes appartenait au «Bon Roi René», du fait de sa saisie lors de la guerre de l’Union d’Aix. Ce dernier mourut en 1480, laissant la Provence à son neveu Charles du Maine.
Il faut attendre 1552 pour que le château soit rachetée par Charles de Vento.
Durant la révolution de 1789, le château fut pillé et le marquis émigra à l’étranger. Ses biens passèrent dans le Domaine National.
En 1836, le dernier de Vento, Jean-Paul Louis, vendit à Léon Depeyres ses terres, les moulins et la fontaine des Quatres Canons, en remerciement de l’aide apportée à sa famille lors des évènements révolutionnaires.
10- LA TABLE D’ORIENTATION
Elle surplombe le parking du château des Vento et offre un magnifique panorama où l’on distingue la mer au loin derrière Marseille, au sud-ouest la chaîne de l’Estaque et à l’est la chaîne de l’Étoile.
A noter !
Pour une visite en toute tranquillité, utilisez le Parking Tino Rossi situé au pied du vieux village : il est gratuit !
Coordonnées GPS : 43.40885, 5.3119